Comment initier une démarche de performance par le bien-être en entreprise ?
- Adrien Menant
- 2 sept.
- 4 min de lecture
Non, il n’y a pas besoin d’être une multinationale pour lier bien-être et performance. Une PME peut (et doit) le faire, à sa manière.

Le besoin est là. La méthode manque.
De nombreux dirigeants, RH et managers en PME savent que leurs équipes sont fatiguées, tendues, désengagées. Ils sentent aussi que la performance patine, malgré les efforts.
Mais quand on parle de bien-être au travail, la réaction est souvent la même :
❝ On n’a pas le temps pour ça.❝ On n’a pas de budget QVT.❝ On ne sait pas par où commencer.
La bonne nouvelle : il existe une méthode simple, structurée, applicable même dans une petite entreprise. Elle repose sur un principe fort : le bien-être n’est pas une finalité, c’est un moyen d’agir mieux, ensemble.
Une démarche à la fois humaine… et rationnelle
Ce que je propose — issu de mes travaux de recherche —, c’est une méthode en 4 grandes étapes. Elle s’appuie sur la logique de la résolution de problème industrielle, appliquée à l’humain.
Elle suit l’équation :
F(x) = Y
Où Y est le résultat que l’on veut (ex. : + d’implication, - d’absentéisme) Et F(x) est la combinaison de facteurs qui le permet
En clair : si vous ne changez pas les variables d’entrée (conditions de travail, management, reconnaissance…), le résultat ne changera pas.
Étape 1 : poser un diagnostic réel
Avant d’agir, il faut comprendre ce qui se passe vraiment dans l’entreprise.
Objectif : identifier les irritants, les signaux faibles, les incohérences.
Comment ?
Micro-entretiens individuels (15-20 min)
Ateliers d’expression (ex. : “ce qui me freine / ce qui me motive”)
Observation des comportements en atelier ou en réunion
Analyse des indicateurs existants (absentéisme, productivité, climat social…)
À éviter : le questionnaire “QVT tout fait” lancé par mail. Trop générique, peu engageant, souvent biaisé.
Étape 2 : définir des objectifs communs
Une fois le diagnostic posé, on clarifie ce que l’on veut atteindre :
Réduire l’absentéisme ?
Améliorer la circulation de l’information ?
Faire baisser les tensions entre services ?
Augmenter la satisfaction terrain ?
L’objectif doit être partagé, visible et relié à une intention stratégique.
C’est là que les outils comme le Hoshin Kanri deviennent précieux : ils permettent de traduire les ambitions en actions concrètes à tous les niveaux.
Étape 3 : agir par petits leviers ciblés
Pas besoin de tout révolutionner.
On part sur 2 à 3 leviers simples, comme :
Créer un rituel d’équipe (briefing quotidien ou hebdo avec droit d’expression)
Former les managers à l’écoute active ou à la méthode A3
Revoir l’environnement de travail (bruit, lumière, espace, poste)
Valoriser les contributions via un “mur des réussites” ou des rituels de reconnaissance
L’objectif : faire vite, bien, visible.
Un petit changement visible vaut mieux qu’un grand plan invisible.
Étape 4 : mesurer & ajuster
Toute démarche de performance par le bien-être doit produire des résultats visibles.
Pas forcément chiffrés dès le départ, mais perçus par les équipes.
Indicateurs possibles :
Nombre d’initiatives proposées
Taux participation aux réunions d’équipe
Baisse des petits incidents relationnels
Taux de présence
Feedback managérial qualitatif
Et après 3 mois : On ajuste, On capitalise, Et on ancre la démarche.
Clé de succès : impliquer dès le départ
Vous voulez que ça fonctionne ? Alors ne restez pas en comité restreint pour lancer le projet.
Associez les équipes terrain. Donnez-leur un rôle.
Là, réside le vrai levier d’engagement : se sentir partie prenante, pas simplement concerné.
Exemple : une PME agroalimentaire en Normandie
Diagnostic : des tensions entre prod’ et maintenance, des réunions AIC vides de sens, un fort absentéisme sur certains postes...
Plan d’action :
Redéfinition des rôles en réunion (chaque équipe tourne pour animer)
Mise en place d’un rituel “café des irritants” le vendredi matin
Affichage des suggestions traitées chaque semaine
Résultat après 2 mois :
Moins de tensions,
Plus de remontées,
Retour de la motivation chez les managers intermédiaires.
Envie de lancer une telle démarche chez vous ?
Pas besoin d’un consultant QVT à 3 000 €/jour.
Un bon cadrage, une vraie écoute, et un rythme de mise en œuvre adapté à votre réalité suffisent.
Je suis Adrien Menant, passionné par l’amélioration continue depuis plus de 10 ans.
Mon parcours m’a conduit au sein de grands groupes tels que SEB, Bel, Agromousquetaire et Refresco.
Autant d’univers différents – industrie, agroalimentaire, biens de consommation – où j’ai pu observer et contribuer à des démarches d’excellence opérationnelle capables de soutenir des performances élevées sur le long terme.
Ce blog est né de cette passion : partager des méthodes, outils et retours d’expérience qui, au-delà des chiffres, contribuent aussi à l’engagement et au bien-être au travail.
Vous y trouverez mes propres découvertes ainsi que celles de pairs et experts rencontrés au fil de mes missions.
Si ces sujets vous intéressent et que vous souhaitez échanger idées, pratiques ou retours terrain, je serai heureux de poursuivre la conversation avec vous.

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