Pourquoi vos démarches de performance ou QVCT en entreprise échouent ?
- Adrien Menant
- 4 août
- 3 min de lecture
On peut maîtriser les outils du Lean sur le bout des doigts… et échouer quand même.

Quand les outils ne suffisent plus
Dans de nombreuses PME industrielles, la démarche Lean est bien implantée : 5S, Kaizen, A3, VSM…
Pourtant, les résultats ne suivent pas toujours. L'amélioration stagne. Les équipes se désengagent. Les routines deviennent des rituels vides de sens.
Pourquoi ? Parce qu'on a mis l’outil avant l’humain.
Le Lean, mal compris, devient une machine à frustrer
Le Lean a été conçu pour valoriser les personnes, résoudre les problèmes, fluidifier la production.
Mais trop souvent, il est perçu comme un ensemble de procédures à suivre, voire un système de contrôle.
Résultat : les opérateurs s’épuisent, les managers jouent les pompiers, et les directions se demandent pourquoi “ça ne prend pas”.
Et si le problème n’était pas technique, mais émotionnel ?
Ce que j’ai observé sur le terrain, et confirmé dans ma thèse, c’est que l’engagement humain est la condition de réussite d’une démarche Lean.
Pas d’engagement → pas d’amélioration durable. Pas de bien-être → pas d’adhésion réelle.
Et sans adhésion, les outils sont… décoratifs.
3 signaux d’un Lean sans engagement :
Les AIC (animations à intervalle court) deviennent un rituel subi ➤ Les équipes se taisent, les actions ne sont pas suivies, les irritants perdurent.
Les 5S sont mal vécus ➤ Ressentis comme une injonction à ranger plutôt qu’un moyen de gagner en confort.
La méthode A3 reste dans les mains du manager ➤ Les opérateurs ne sont pas formés à réfléchir par eux-mêmes, donc l’autonomie ne progresse pas.
La clé : replacer l’humain au cœur de la performance
Une démarche Lean efficace repose sur l’intelligence collective, l’écoute, l’initiative.
Elle demande de créer les conditions émotionnelles d’un engagement :
Un cadre de confiance où l’erreur est acceptée,
Des objectifs clairs et partagés,
Une liberté d’action contrôlée mais réelle,
Une reconnaissance du travail bien fait,
Et surtout… du sens.
3 outils Lean revisités par le prisme du bien-être
Voici comment certains outils Lean peuvent redevenir des leviers d’engagement :
1. Hoshin Kanri : donner du sens à tous les niveaux
Permet de définir une vision stratégique claire, partagée du top management jusqu’au terrain. Les équipes comprennent où elles vont, pourquoi elles font ce qu’elles font, et comment elles y contribuent.
2. Méthode A3 : rendre les opérateurs acteurs
L’A3 devient un outil de réflexion collective, pas un simple format PowerPoint. Former les équipes à l’utiliser, c’est les rendre autonomes dans la résolution de problèmes.
3. 5S : améliorer l’environnement de travail, pas seulement “faire propre”
Le 5S n’est pas un audit de propreté, mais une démarche pour rendre les postes de travail agréables, sûrs et cohérents. Quand les opérateurs participent à sa définition, l’impact est immédiat : moins de tensions, plus de fluidité.
Pourquoi ça marche ? Parce que l’engagement naît du bien-être perçu
Quand les salariés :
comprennent le sens de leur travail,
sentent qu’on les écoute,
ont les moyens d’agir concrètement,
et voient les résultats de leurs actions…
Alors le Lean devient naturel. Il ne “s’impose” plus : il émerge.
Industrie normande : un terrain à fort potentiel humain
Dans notre région, de nombreuses PME industrielles veulent progresser. Mais elles peinent à recruter, fidéliser, engager. La réponse n’est pas toujours dans un nouveau tableau de bord. Elle est souvent dans une nouvelle posture managériale.
Ce que vous pouvez faire dès demain
Réinterrogez vos routines Lean : sont-elles vécues comme utiles ou subies ?
Formez vos équipes terrain à la résolution de problème (A3, PDCA)
Osez parler d’émotions, de reconnaissance, de motivation — même dans un atelier.
Reconnectez vos indicateurs de performance aux indicateurs QVT.
Envie de passer à l’action ?
Je suis Adrien Menant, passionné par l’amélioration continue depuis plus de 10 ans.
Mon parcours m’a conduit au sein de grands groupes tels que SEB, Bel, Agromousquetaire et Refresco.
Autant d’univers différents – industrie, agroalimentaire, biens de consommation – où j’ai pu observer et contribuer à des démarches d’excellence opérationnelle capables de soutenir des performances élevées sur le long terme.
Ce blog est né de cette passion : partager des méthodes, outils et retours d’expérience qui, au-delà des chiffres, contribuent aussi à l’engagement et au bien-être au travail.
Vous y trouverez mes propres découvertes ainsi que celles de pairs et experts rencontrés au fil de mes missions.
Si ces sujets vous intéressent et que vous souhaitez échanger idées, pratiques ou retours terrain, je serai heureux de poursuivre la conversation avec vous.

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